lundi 13 août 2012

Le Faiseur d'histoire de Stephen Fry

Toute première chronique, et toute première lecture relative au challenge “Uchronie”. J’ai lu ce livre en juillet, en piochant un peu au hasard dans la liste du challenge, qui n’était alors pas encore un challenge, mais juste une liste de pistes de lecture… Pioché au hasard, disais-je, peut être en raison du titre (j’aime bien les titres ambitieux et pseudo-mystiques), ou peut être en raison de l’auteur (acteur british émérite, compère de Hugh Laurie, et bien connu des amateurs d’humour anglais). Et je dois dire que j’ai eu le nez creux ! Mais commençons par le commencement.


La couverture :



Le résumé :

Michael Young, thésard en histoire à Cambridge, s’apprête à achever l’oeuvre de sa (courte) vie, son Meisterwerk, son sésame pour une vie respectable de chercheur académique, bref : sa thèse, portant sur l’enfance d’Adolf Hitler. A lui la carrière de professeur renommé, les succès éditoriaux et le respect de sa petite amie scientifique, jusque là insensible à son génie en devenir ! Evidemment, rien ne se déroule comme prévu : Michael se fait larguer par sa copine, rembarrer par son promoteur de thèse, et fait la rencontre du professeur Zuckermann, un vieux physicien omnubilé par la seconde guerre mondiale. Ce dernier s’intéresse de très près aux recherches du jeune Young, et de fil en aiguilles, les deux hommes se lancent dans un projet fou qui pourrait bien changer la face du monde…


Mon avis :

J’ai essayé de ne pas trop spoiler l’intrigue du livre dans le résumé, mais je ne vous fait pas un dessin : un historien de la seconde guerre mondiale + un vieux physicien traumatisé par la Shoah, ça donne, ça donne… Ca donne le point de départ d’une uchronie bien classique, où les protagonistes vont mettre les mains dans le camboui de l’Histoire, si possible en foutant un boxon pas possible et en provoquant tout un tas d’effets fâcheux. Rien d’original, direz-vous.

Eh bien qu’importe, je me suis totalement laissée séduire par l’intrigue (et par tout le reste en fait).

L’auteur, tout au long du roman, aborde des sujets lourds (la Seconde guerre mondiale, le Mal avec un grand M, l’homophobie,…), mais curieusement, ce que je retiendrait tout particulièrement de ce roman, c’est qu’il est drôle. Oui, drôle. Pas toujours, ce serait de mauvais ton, je vous l’accorde. Mais tout de même. Le héros est l’archétype de l’intelectuel loufoque, un loser, maladroit, oscillant entre auto-dérision et désespoir. Et forcément, ça le rend sympathique : on s’attache vite à ce grand dadet irresponsable qui réalise rapidement l’étendue de son erreur à tenter de changer la face du monde.

Cependant, l'auteur n'oublie pas de soulever quelques questions intéressantes : l'individu a-t'il vraiment un rôle à jour dans l'Histoire ? L'Histoire n'est-elle pas en réalité autonome, et ses protagoniste des éléments contingents ? Est-elle écrite, ou n'est elle qu'une suite de hasards ?

Bien sur, il y a matière à râler : des changements de styles déroutants, une petite longueur ou deux, une fin peut être un peu trop rapidement bouclée… Personnellement, rien de tout cela ne m’a choquée outre-mesure.

Au final, Stephen Fry mène bien sa barque : on rit (beaucoup), on est touché (parfois), on se laisse surprendre, on s’attache aux personnages, et au final, on passe un très bon moment. Peut être pas le roman du siècle, mais pas prétentieux et franchement divertissant.

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